Matthew Bramley, directeur du Programme des changements climatiques de l'Institut Pembina, a aujourd'hui présenté un plan abordable qui permettrait à l'industrie canadienne de faire sa part pour aider le Canada à atteindre son objectif de Kyoto en matière de réduction de la pollution aux gaz à effet de serre. La proposition Faire sa part pour un monde plus vert a été présentée au nom de l'Institut Pembina et du Climate Action Network-Réseau action climat (CAN-RAC) au comité législatif chargé d'examiner la Loi sur la qualité de l'air proposé par le gouvernement. Cette proposition présente un plan détaillé de réglementation de l'industrie lourde et de mise en place des transformations requises pour que le Canada satisfasse les exigences de l'Économie verte du 21e siècle.
« Les données scientifiques sont claires, et il est urgent que nous agissions sans tarder. Notre proposition repose sur une application du principe du pollueur-payeur, explique Dr Bramley. Exiger que l'industrie fasse sa part pour un monde plus vert en réduisant ses émissions polluantes qui causent le changement climatique non seulement permettrait au Canada de se rapprocher à moitié de son objectif de Kyoto mais aussi inciterait les innovations requises pour transformer notre économie en un modèle international de protection de l'environnement. »
Vingt organismes environnementaux du Canada ont donné leur aval à un ensemble de propositions d'amendements visant à renforcer la Loi canadienne sur la qualité de l'air. La proposition Faire sa part pour un monde plus vert porte sur un de ces amendements, en l'occurrence un plafond imposé sur les émissions de l'industrie lourde qui entrerait en vigueur en 2008.
En vertu de la proposition, chaque principal secteur d'industrie lourde au Canada - extraction pétrolière et gazière, production d'électricité, industries énergivores telles que manufacturières - serait tenu de réduire ses émissions nettes de gaz à effet de serre de 6 % en dessous des niveaux de 1990. Il s'agit du même objectif que le Canada est tenu de réaliser en vertu du Protocole de Kyoto.
De plus, la proposition Faire sa part pour un monde plus vert est abordable, en partie parce qu'elle concède à l'industrie la souplesse nécessaire d'investir dans des projets nationaux ou internationaux dont la réduction des émissions est certifiée, conformément à Kyoto. Spécifiquement, elle limite les coûts de l'industrie :
- Même dans le secteur très producteur d'émissions et en croissance rapide des sables bitumineux, réaliser l'objectif ne coûterait qu'un dollar environ par baril. Il s'agit d'un coût très facile à gérer qui ne représente qu'une petite fraction du niveau des fluctuations qui influencent le prix de marché du pétrole quotidiennement.
- Dans le cas de la production d'électricité alimentée au charbon, le coût se chiffrerait autour d'un sou par kilowattheure. Ce coût diminuerait au fur et à mesure que les gouvernements investiraient dans les énergies renouvelables et l'efficacité énergétique.
Climate Action Network-Réseau action climat (CAN-RAC) fait valoir les bienfaits innovateurs d'agir comparativement aux coûts certains associés au refus d'agir dès maintenant.
« Comme l'a illustré l'ancien économiste en chef de la Banque mondiale, Sir Nicholas Stern, hier pendant sa visite au Canada, la stratégie favorable à la croissance consiste à contrer le changement climatique. Omettre de prendre des actions suffisamment musclées aurait pour conséquence ultime de miner la croissance économique », d'ajouter Dr Bramley.
Dr Bramley a également fait valoir le besoin que le gouvernement réglemente les émissions réelles et non pas des objectifs d'« intensité » qui permettraient néanmoins à l'industrie canadienne de continuer d'augmenter ses émissions.
« L'intensité ne signifie rien pour l'environnement. Les gouvernements doivent fixer des objectifs obligatoires d'une façon honnête et transparente, des objectifs dont la réalisation produira de véritables réductions », de conclure Dr Bramley.
Le plan Faire sa part pour un monde plus vert se trouve sur www.pembina.org.
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Contact : Andrew Dumbrille, CAN-RAC, 613-862-1852