Cancun, 3 décembre 2010 — Alors que tire à sa fin à Cancun la première semaine de négociations climatiques, la table est mise pour l'arrivée des représentants politiques pour les négociations de haut niveau. En dépit d'un début chaotique pour le gouvernement canadien, qui s'est déjà vu décerner trois prix fossiles, le Canada peut encore exercer du leadership et regagner sa crédibilité dans le dossier du climat.
Les négociations climatiques de Cancun doivent poser plusieurs pierres d'assises sur lesquelles reposera un accord équitable, ambitieux et contraignant lors des grandes négociations l'an prochain en Afrique du Sud. Plus particulièrement, les pays développés comme le Canada doivent :
- s'engager à respecter des mesures de transparence plus musclées dans le cadre de leurs engagements de réduction de leurs émissions et de leur support financier;
- s'entendre sur la création d'un nouveau fonds global pour le climat, et faire preuve d'ouverture envers des sources de financement innovatrices capables de générer le niveau de financement requis pour que les pays les plus pauvres puissent s'adapter aux impacts des changements climatiques et réduire leurs propres émissions;
- et appuyer la prolongation du Protocole de Kyoto pour une deuxième période d'engagement (post-2012).
« Ce qui se joue ici à Cancun, c'est l'avenir de notre capacité collective de combattre les changements climatiques. Le Canada sera-t-il au rendez-vous, ou va-t-il continuer de promouvoir sans gêne les intérêts des compagnies pétrolières ? », a demandé Steven Guilbeault du groupe Équiterre. « Si Stephen Harper se préoccupe réellement des changements climatiques, alors il donnera instruction à son ministre de l'Environnement John Baird, ici à Cancun, de soutenir des actions musclées en faveur de la lutte aux changements climatiques, incluant la prolongation du Protocole de Kyoto. »
Le Canada a été le seul pays à réduire ses objectifs de réduction d'émissions depuis les négociations de Copenhague l'an dernier, et n'a toujours pas produit de plan ou adopté de politiques clés pour atteindre ses maigres objectifs. Malgré son intention de s'aligner sur les politiques climatiques des États-Unis, le gouvernement fédéral n'emboite pas le pas à l'Administration Obama qui finance l'énergie verte et qui met en place des standards d'émissions pour certaines installations industrielles en 2011.
« Le Canada est l'un des 10 plus grands pollueurs de la planète, et le ministre Baird arrive à Cancun avec un sérieux problème de crédibilité quant à son intention de réduire cette pollution. Pour que la réputation du Canada s'améliore, ici à Cancun, les autres pays ont besoin de savoir que le gouvernement va respecter ses engagements. La semaine prochaine, le ministre Baird devra annoncer des politiques concrètes permettant de réduire les émissions du Canada », explique Clare Demerse de l'Institut Pembina.
Faire preuve de leadership lors de négociations des Nations unies sur le climat peut prendre différentes formes.
« Pour s'attaquer aux changements climatiques, il faut opérer une transition vers une économie verte. Nous avons besoin de reconnaître, tant au pays qu'au niveau international, qu'un plan vers une "transition juste" doit être mis en place afin de réduire les impacts sur les travailleurs des secteurs concernés, et pour créer des emplois de qualité et verts pour le futur. Les emplois verts doivent être des emplois décents. Les travailleurs et leurs syndicats veulent faire partie de la solution », fait valoir Claude Généreux du Syndicat canadien de la fonction publique.
« Le Canada peut contribuer significativement aux négociations en soutenant la création d'un nouveau fonds pour aider les pays en voie de développement, particulièrement les pays les moins développés et les plus vulnérables, à s'adapter aux impacts des changements climatiques et à limiter leurs émissions de gaz à effet de serre », dit Patrick Bonin de l'Association québécoise de lutte à la pollution atmosphérique.
« Le Canada a l'occasion de faire preuve de leadership ici à Cancun », déclare Amara Possian de la Délégation canadienne de la jeunesse. Dans le passé, nos politiques climatiques ont été à très courte vue. Aujourd'hui, non seulement notre réputation internationale est malmenée, mais le gouvernement met en péril notre futur. Nous attendons et demandons plus de la part de notre pays. »
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